Dans le cadre de la série “Les 3 M de Bordeaux”, voici, après notre article sur Montaigne, un petit rappel sur Montesquieu

Charles-Louis de Secondat, dit Montesquieu, est né au Château de la Brède, au sud-est de Bordeaux, le 18 janvier 1689. Ses parents lui choisissent un mendiant pour parrain afin qu’il se souvienne que les pauvres sont nos frères.

Enfant, il étudie avec un précepteur, puis, à 11 ans, il part au collège oratorien de Juilly, près de Meaux. De retour à Bordeaux cinq ans plus tard, il y étudie le droit, afin de pouvoir prendre la suite de son oncle en tant que juge (“président à mortier”) au parlement de Bordeaux. Il complète sa formation à Paris dans les milieux savants et lettrés.

Il a 24 ans au décès de son père. Comme c’était l’usage, ses soeurs et son frère sont placés dans des ordres religieux afin que le patrimoine reste aux mains de l’aîné de la famille.
En 1714, à 25 ans, il devient conseiller au Parlement de Guyenne. Un an plus tard, le 30 avril 1715, il épouse à Bordeaux Jeanne de Lartigue. Elle est d’une riche famille protestante, récemment anoblie et lui apporte une belle dot.

À 27 ans, il entre à l’Académie des Sciences de Bordeaux et fonde un prix d’anatomie. Il écrit des mémoires sur les glandes rénales, l’écho, la pesanteur, le flux et le reflux et autres sujets scientifiques. Il publie également une ​Dissertation sur la politique des Romains dans la religion​. Son oncle meurt et Montesquieu hérite de sa charge de président à mortier, de sa fortune et de son titre de baron.

En 1721, il publie anonymement ​Les Lettres Persanes,​ un roman épistolaire satirique. Il s’amuse de la société française par le biais de deux Persans fictifs, Usbek et Rica, qui visitent la France de 1712 à 1720. Il ridiculise les habitudes, les manies, les préjugés et les abus en cours en France. L’exotisme apporté par ces deux Persans et les portraits mordants et spirituels brossés dans le roman en font un énorme succès. Ce qui lui ouvre les portes des salons littéraires de Paris. De ce fait, entre 1721 et 1728, il habite à Paris plusieurs mois par an.

En 1724, il publie le ​Dialogue de Sylla et d’Eucrate, ​puis un traité ​De la monarchie universelle en Europe.​ Enfin, différents écrits sur la question historique, juridique et politique de la constitution française.

En 1728, il est élu à l’Académie Française (fauteuil n°2), puis voyage à travers l’Europe, en Autriche, en Hongrie, dans les Républiques Italiennes, en Allemagne, en Hollande et en Angleterre où il est initié à la franc-maçonnerie. Ce qui lui vaudra d’être inquiété par l’intendant de Guyenne et le cardinal de Fleury, en 1737.

Il se consacre​ pendant 14 ans ​à l’écriture de l​’Esprit des Lois, ​un traité des sciences politiques qui paraît en 1748. Il y dénonce le despotisme, l’esclavage, la torture et tous les abus. Il prône la modération et la liberté. Il expose sa réflexion sur la séparation des pouvoirs de l’État. Ce sont ses idées novatrices qui ont contribué à définir le principe des démocraties occidentales.

Ce travail immense le fatigue et sa santé se dégrade. Il devient presque aveugle : “J’avoue que cet ouvrage a pensé me tuer. Je vais me reposer, je ne travaillerai plus” écrit-il à un ami en 1749. Mais il reprend la plume, pour répondre aux critiques et rédige la​ Défense de l’Esprit des Lois ​(1750).

Il meurt à Paris le 10 février 1755.

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